Découvrez la Presqu'île de Crozon
La Presqu’île de Crozon constitue l’un des meilleurs points de référence en Europe occidentale pour l‘étude des roches sédimentaires de l’ère primaire. Ces roches correspondent à d’anciens sédiments déposés en couches (ou strates ) horizontales au fond de la mer, comme le grès, formé de sable induré. Facilement repérables, elles apparaissent très souvent en position inclinée, voire verticale : plissées il y a 330 millions d’années lors de la formation de la chaîne de montagnes hercynienne, elles ont perdu leur horizontalité.
Rasés par l’érosion, ces reliefs, initialement de type alpin, se présentent aujourd’hui, tel le Menez-Hom, comme de petites collines.
Grottes et cavernes, façonnées dans la formation du grès armoricain, se développent par agrandissement des diaclases ou fissures (Morgat et Cap de la Chèvre…), donnant par évolution des tunnels (Rulianec, Ile Vierge…) et des arches (Château de Dinan, Ile Vierge, et celle de Beg ar Gador, disparue en avril 1983 mais toujours présente dans les mémoires).
Formée aux environ de - 460 millions d’années, cette roche forme les plus hautes falaises de la Presqu’île : Cap de la Chèvre, Pointe de Dinan, La Tavelle, Pen Hir à Camaret, Le Toulinguet à l’entrée de la rade de Brest. Toutes les grottes de Morgat ont pris naissance dans cette formation. Cette structure témoigne de l’action érosive de la mer ; les vagues agissent de différentes façons :
- en exerçant des pressions contre les parois rocheuses (celle de l’eau pouvant atteindre 30 tonnes par m2, celle de l’air comprimé injecté dans les fissures pouvant être encore plus forte)
- en engendrant un phénomène de succion lorsqu’elles se retirent
- en assurant le mitraillage né de la projection de sable, blocs et galets
- en induisant un phénomène de vibration : à la suite de chocs successifs, la falaise entre en résonance et peut dépasser la limite de rupture.
A ce type d’érosion vient s’ajouter la fragilisation due aux agents climatiques, notamment les précipitations qui, en s’infiltrant, peuvent lessiver les formations plus tendres, ce qui se produit dans les « puits de déferlement » ou gouffres communiquant avec la mer par des grottes (Toull an Diaol, « la Cheminée du Diable », sous le phare).
De la nature de leur inclinaison dépendra également la plus ou moins grande stabilité des strates.
Les grottes de Morgat sont réputées pour la couleur rosée de leur roche, ce phénomène est dû aux oxydes de fer et non à la présence d’algues encroûtantes.